lundi 16 novembre 2015

mai 1940

…fais ce qui te plait ?

tu parles !  ... survis surtout comme tu le peux !

C’était bien le moment de voir le film de Christian Carion, un ancien de l’Agriculture, connu pour son film « une Hirondelle a fait le printemps », (quatorze ans déjà avec Mathilde Seigner, et naturellement Michel Serrault). Cette fois ci les acteurs sont toujours ceux qui nous touchent, la même Seigner quatorze ans plus tard (elle tient un bar de campagne et est la parfaite épouse du Maire), et puis tous ceux rassemblés ci-dessous. Le premier rôle c’est un Allemand polyglotte, opposant à Hitler donc chassé par les Allemands. Il parle Allemand et est donc emprisonné par les Français, toujours prompts à mettre en tôle les héros pourvu qu’ils aient un faciès ne leur plaisant pas (je parle pendant la guerre de 40 bien entendu). Il parle un Anglais parfait.













Il devient  copain avec un Ecossais bien sympathique, Mattews Rhys, qui finit, pris par une patrouille Allemande qui filme l’humiliation des captifs, par revêtir l’habit écossais de ses ancêtres tués en France en 14, et à jouer la cornemuse conservée pendant 26 ans par Laurent Gerra. Bêtement tué lui aussi. Pour rien, caprice du réalisateur des films de propagande allemand. Quel salaud ce mec !


Le sujet, c’est l’exode, en pleine période des moissons. Occasion de rappeler le bouquin d’Éric Alary :

« L’Exode, un drame oublié » dont ceux nés dans les années après 40 comme moi ont encore dans les oreilles les histoires racontées par des parents qui eux l’ont vécu  : Huit à neuf millions de réfugiés civils sur le sol français en mai-juin 1940, 10 000 personnes tuées par les bombes et les mitraillages des avions allemands Stuka, 90 000 enfants perdus recensés par la Croix-Rouge internationale : la grande peur collective du peuple français fut un événement cauchemardesque que le terme biblique d’« exode » servit à qualifier.
















L’exode a blessé et tué sans distinction, il a frappé des villes et des villages et fait exploser des familles ; il a touché les personnes au plus profond d’elles-mêmes ; il a traumatisé et humilié des millions de Français qui voulurent l’oublier. L’exode fait partie des plaies mal cicatrisées de notre mémoire nationale.

Aujourd’hui, les convois à pied des réfugiés accourant vers l’Europe et butant sur les barbelés tout neufs érigés aux frontières nous rappellent cette histoire : c’était nos parents, les réfugiés ! Et les victimes des Stuka qui les mitraillaient ressemblent trait pour trait aux morts du Bataclan.

Que l’Histoire ne se répète pas

et pourtant

ça y ressemble tellement

nos anciens conduisaient leurs chevaux pour porter hommes, femmes, enfants, matelas et victuailles !

les nouveaux réfugiés n’ont même plus


les chevaux de nos parents


un film magnifique !


et puis la musique

d'Ennio Morricone

reconnaissable entre toutes

de lentes mélodies poignantes sur un fonds grave

http://www.deezer.com/album/11421562

du Morricone quoi !