Lauréat du Prix de Rome des États
de Bourgogne en 1776, Gagneraux, originaire de Dijon, a passé toute sa carrière
à Rome et à Florence. J’ignore pourquoi sa mère l’a prénommé Benigne, aujourd’hui on dirait « Ben ». Peint à Rome en 1789,
Le Génie des Arts est parfaitement représentatif de l'idéal artistique de
l'époque. La figure nue du génie s'inspire de statues antiques romaines (Faune
du Capitole, Rome ; Apollon sauroctone [tueur de lézard], Louvre) d'après des
modèles attribués au mythique sculpteur grec Praxitèle. Chaque putto figure un art majeur : sculpture,
dessin, architecture, auxquels le génie tenant le flambeau de l'esprit et une
couronne de laurier montre le temple (rayonnant) de la gloire. Malheureusement,
je n’arrive pas à lire le texte sur la colonne de gauche ! Il faudrait que
le Musée de Dijon me donne l’explication !
Gagneraux a peint d'autres génies : voici celui de la Paix :
Dans un genre parallèle, voici l'apostrophe d'Alexandre de Riquer, prônant l'usage des (belles) Lettres :
"L'art et rien que l'art,
nous avons l'art pour ne
point mourir de la vérité."
Friedrich Nietzsche
Emile Bernard a une réflexion encore plus sophistiquée : il y a pour lui trois opérations :
Voir, opération de l’œil.
Observer, opération de l’esprit.
Contempler, opération de l’âme.
quiconque arrive à cette troisième opération
entre
dans le domaine de l’art.»
pour m'assurer que vous avez compris
voici "l'amour sauvé des eaux"
de Paul Artot (1904)