Cérémonie émouvante au Cimetière
de Saint-Gaudens ce matin, en hommage aux Harkis et « autres membres des
formations supplétives », c’et la formule officielle. Il existe ici un
carré militaire, et le cimetière rappelle nos anciens d’Afrique, c’est drôle
car aujourd’hui, on nous déconseille justement de nous rendre là où ils
séjournaient… Les personnalités invitantes étaient présentes à l’heure pile, 11
heures 30, Jean-Yves Duclos, le Maire, accompagnant le
Sous-Préfet J-L Brouillou. ainsi que J Brunet, maire de Landorthe, vice présidente
de l’Intercommunalité, rapatriée elle-même, avec son frère Nomdedeu nés à
Blida. Porte drapeau : Méchitoua Abou.
C’est le Président du comité du
Souvenir Français C Mombrun qui commandait la cérémonie, devant la stèle
de marbre aux Rapatriés et Harkis du sculpteur Pasquito. On a toujours un
Maître de cérémonies, et il faut voir comment ça marche droit, tous chantant le moment venu le chant des Africains !
La gerbe des Harkis, l’avant-
dernière posée devant le monument, était remise par Kihal Ali, membre de la
section locale de la Légion d’honneur ; Zear Meki ; et Kihal Larbi ci-dessus. Dommage, de profil on ne voit pas leurs décorations ! Mr et Mme Dulac Président de l’Amicale des Rapatriés étaient naturellement là.
Je les cite tous pour leur faire honneur, honneur mérité. Ils sont là superbes et
fiers, au milieu des représentants des Associations Patriotiques, et des
nombreux gradés de la Délégation militaire départementale ; de la Gendarmerie ;
de la Police Nationale et Municipale.
Dans son allocution, le
représentant de l’Etat a lu le message du Secrétaire d’Etat Kader Arif bien
connu dans la région, avec ces propos :
« …recevant les organisations représentatives des Harkis le 4 juillet
dernier, le Président de la République leur a annoncé qu’il avait demandé au
gouvernement d’établir un plan d’action détaillé destiné à affirmer la place
des Harkis et de leur mémoire dans la République…ce plan a été présenté aujourd’hui par le Premier Ministre… vous
êtes des exemples d’honneur et de fidélité à la Patrie»
Comme à l’accoutumée,
l’assistance était réunie pour le pot de l’amitié sous une tente plantée sur
place, évitant ainsi un trajet compliqué en Ville à cause du Marché.
Je retrouve l’après-midi le
correspondant de la Dépêche Jean-Jacques D., ancien professeur de technologie,
qui me briffe en privé. Sympa, il me passe ses photos, voilà pourquoi grâce à
lui je puis vous les montrer.
J’ai retrouvé les paroles du chant des Africains, je cite l’intégralité parce que je trouve le texte de circonstance ! En lisant, je parie que beaucoup vont retrouver le souvenir de la mélodie, car vous avez déjà entendu ça :
« Nous étions au fond de l'Afrique,
Gardiens jaloux de nos couleurs,
Quand sous un soleil magnifique
A retenti ce cri vainqueur :
En avant ! En avant ! En avant !
C'est nous les Africains
Qui revenons de loin,
Nous venons des colonies
Pour sauver la Patrie (pour
défendre le pays)
Nous avons tout quitté
Parents, gourbis, foyers
Et nous gardons au cœur
Une invincible ardeur
Car nous voulons porter haut et
fier
Le beau drapeau de notre France
entière
Et si quelqu'un venait à y
toucher,
Nous serions là pour mourir à ses
pieds
Battez tambours, à nos amours,
Pour le Pays, pour la Patrie,
mourir au loin
C'est nous les Africains !
Pour le salut de notre Empire,
Nous combattons tous les
vautours,
La faim, la mort nous font
sourire
Quand nous luttons pour nos
amours,
En avant ! En avant ! En avant !
De tous les horizons de France,
Groupés sur le sol Africain,
Nous venons pour la délivrance
Qui par nous se fera demain.
En avant ! En avant ! En avant !
Et lorsque finira la guerre,
Nous reviendrons dans nos
gourbis,
Le cœur joyeux et l'âme fière
D'avoir libéré le Pays