Chaque fois que les romains ont colonisé un endroit, c’est que c’était bien ! Beau paysage ; beau temps ; belle main d’œuvre (pour la réduire en esclavage) ; belle et bonne alimentation ! Voilà une théorie personnelle que je teste chaque fois que l’on voyage, d’où ma recherche des racines romaines de notre coin, que ce soit au bord de la mer (Santander correspond à Portus Victoriae Juliobrigensium ; Suances c’est Portus Blendium ; Santona (et ses anchois) c’est Noega Vcesia). Logique que les romains aient colonisé des ports. Mais l’intérieur des terres, qui ici est montagneux ?
Pour nous rendre à Roseina, il
faut filer vers le sud grâce à l’autopista, et franchir des tas de tunnels.
L’astuce, mais on ne la trouve pas de suite, est de chercher le bourg de Retortillo
(Paulette connait, ouf !) et, quasi arrivés, un panneau signale Juliobriga. C’est toujours sur place
qu’on trouve les indications des lieux intéressants, avant, pas facile !
Pas simple non plus de se retrouver dans l’Histoire, mais grosso modo nous
sommes sous Auguste, -25 av JC. Auguste est parti en guerre contre les
hispaniques, plus précisément los
cantabros, les soumet, et crée pour eux une cité. En mémoire de Jules
César, son père adoptif, il la nomme
Julio. Le suffixe briga est d’origine
celte et signifie « enclave fortifiée ».
Nous partons donc à la recherche
de Juliobriga, en pleine nature, au milieu des prés, et des chevaux. Ouf !
un autocar, des gosses, des panneaux signalent la DOMVS. Extraordinaire, les
cantabriques ont recréé une « maison », une villa romaine, autour de
son atrium plus vrai que nature. Et tout autour, les pièces classiques, la
cuisine d’abord, l’autel des dieux larres. Le triclinum. La salle à manger pour
déjeuner (couché) et le salon pour discuter (couché itou). Les fresques sur les
murs sont copiées de celles trouvées à Pompéi, et le tout est très véridique,
comme au cinéma, on aurait envie de passer quelques jours dans ce genre de
gite !
Tout près, une adorable église romane du XIIè nous offre son clocher accessible par un grand escalier, qui domine une ancienne villa romaine, une vraie cette fois, dont il ne reste que le socle des colonnes. Tout autour, les agriculteurs entretiennent un paysage verdoyant et la mémoire de leurs ancêtres.
En repassant par Reinosa, un
signe inouï de modernité nous attire (irrésistiblement) : un Lid’l germano-hispanique ! Tout est
nouveau ici pour nous : des sacs par terre regorgent d’amandes et de
pistaches. Le vin est espagnol, et je prends du rosé ; du blanc ; et
encore du blanc ! Les légumes sont en quantité, et des tas de produits
nous sont inconnus.
quelle
découverte !
ce ne sont plus les romains les patrons aujourd’hui
mais les low cost germains
que ferait-on sans eux ?