lundi 2 décembre 2013

Boulangerie Waida à Reims


Puisque nous sommes à Reims, faisons un tour, et faisons-nous un petit plaisir…un chocolat chaud…avec une pâtisserie ! Il suffit de se rendre 5 place Drouet d’Erlon, et de se laisser éblouir par les verres gravés de Jacques Simon ! Je vous ai déjà montré sa voiture de sport dans : http://babo-gazettedesarts.blogspot.fr/2011/07/vitraux-en-train.html


Mais pour la boulangerie Waida, il s’est surpassé !

Voici quelques photographies de la merveille : (chez nous c’est un gâteau) !


voici le pain, mais vous devinez le verre gravé

Pour en savoir davantage, je vous renvoie à l’article de Debril Laurence, publié le 19/09/2002 dans l’Express : « Si on était sur un plateau de cinéma, on dirait que le chef éclairagiste a vraiment fait du bon boulot. Mais on est dans les allées de la cathédrale de Reims, et la lumière, presque surnaturelle, qui filtre à travers les rosaces polychromes doit tout au travail d'un maître-verrier. Ou plutôt, de toute une dynastie de maîtres verriers, fondée en 1640 par Pierre Simon. Douze générations plus tard, Benoît Marq, 51 ans, perpétue le savoir-faire familial en dirigeant, avec son épouse, Stéphanie (une ex-kiné rattrapée par la fièvre artistique), le célèbre atelier créé par son grand-père, Jacques Simon ». Nous y voilà, Jacques est bien le père du verrier actuel dont voici le site : http://www.ateliersimonmarq.com/accueil


« Ses lettres de noblesse, la maison les a véritablement acquises au cours du xxe siècle, en sauvant les vitraux du chef-d'oeuvre du patrimoine rémois. Victime des bombardements allemands, d'un incendie qui ravage la toiture et fragilise les voûtes, la cathédrale a resurgi des gravats de la Première Guerre mondiale fort atteinte. Jacques Simon entreprend alors la remise en état de ses vitraux, datant du XIIIe siècle. Un travail long et minutieux, qu'il put accomplir, en 1917, grâce à la dépose et à la mise en caisse - avec l'aide des pompiers - de la plupart des précieuses pièces de verre. "On a même un petit film de trois minutes, réalisé par le service cinéma des armées, qui rend compte de ce drôle de déménagement..." raconte Benoît Marq. Grâce, aussi et surtout, aux frottis aquarellés relevés par l'aïeul Pierre Simon, entre 1850 et 1872, qui permirent de compléter les dessins des fenêtres qui n'avaient pu être démontées à temps. Grâce, enfin, au mécénat de la Fondation Rockefeller, qui participa largement au financement des travaux. Aujourd'hui encore, l'entretien est assuré par les compagnons de l'entreprise familiale ».


« Mais, si les Simon ont su se faire un nom, c'est aussi parce que, dans la lignée familiale, on a la fibre artistique: peintre, sculpteur, danseuse, musicien, comédien sont représentés sur toutes les branches de l'arbre généalogique. Et on en fait bon usage. Prenez Brigitte, mère de Benoît Marq et fille de Jacques Simon. En digne fille de son père, elle débute à l'atelier en 1949. Son mari, Charles Marq, épris de philosophie et chef d'orchestre amateur, sensible à la peinture contemporaine, la seconde rapidement et apprend le métier sur le tas ("Comme nous l'avons tous fait", précise Benoît Marq). Le couple a l'habitude de travailler avec un architecte, Robert Renard, qui les met en contact avec l'artiste Jacques Villon ».

« Germe alors l'idée - révolutionnaire pour l'époque - de proposer à des peintres de travailler le vitrail. En 1957, Villon ouvre la voie et réalise cinq verrières pour la cathédrale de Metz. Le landerneau culturo-intello parisien s'émeut. Des artistes contemporains dans des églises multiséculaires! Malraux ("le grand ministre des Affaires culturelles", s'enthousiasme Benoît Marq) intervient et soutient l'initiative. Chagall, Miró, Braque, Ubac et même les époux Marq-Simon se lancent à leur tour. Tous les vitraux de Marc Chagall ont été réalisés avec Charles Marq, au coeur même de la maison familiale. Le maître y avait posé ses valises durant deux ans. "Il était comme un deuxième grand-père pour ma soeur et moi", se souvient Benoît Marq. Car l'atelier est partie intégrante de la demeure, bâtie vers 1914 par le grand-père et dotée d'un mur de verre de 6 mètres de hauteur pour peindre à la lumière du jour ».


« Actuellement, c'est là que vit et travaille Benoît Marq ("J'y suis même né!"), qui, après avoir pensé se lancer dans l'édition, a finalement choisi la voie familiale en 1973 et dirige l'entreprise depuis 1981. Entre restaurations, appels d'offres et concours lancés par les communes ou les ministères pour des bâtiments publics, il continue, avec sa femme, de créer des vitraux et de collaborer avec des artistes, tel François Rouan. Les particuliers représentent à peine 0,5% d'un chiffre d'affaires en légère baisse: "Nous ne sommes pas les plus compétitifs, remarque-t-il. Notre credo, c'est d'abord la qualité. Notre plus ancien compagnon a quand même quarante-trois ans de métier... »
  


si nous voulons rêver en mangeant des gâteaux…

il faut soutenir les verriers d’art !