je sais : c'est le programme 2012, je n'ai pas réussi à trouver celui de 2013 ! |
Nous sommes en 1903 : à Biarritz ! L’adresse n’est pas proche de la mer, même si elle n’est pas loin. Aujourd’hui, c’est le 110 rue d’Espagne. Comment s’y rendre depuis la Suisse ? Par le train ? En tous cas, un terrain est libre dans cet espace aujourd’hui bondé. J’ignore s’il y a des traiders à l’époque. Il existe en tous cas des Agents de change. Albert Guillaume Leuba acquiert le terrain en 1903. Il veut faire construire une grande villa, dans un parc arboré, et s’adresse à deux architectes célèbres : Frédéric-Henri Sauvage, dit Henri Sauvage, (1873 c’est un Rouennais, 1932 - Paris). Et Charles Sarazin, (1873-1950) qui s’est associé avec Sauvage de 1902 à 1916. Anecdote : c’est lui qui a construit les abattoirs de Toulouse…devenus aujourd’hui cité d’art moderne !
Sauvage est resté célèbre pour la magnifique villa Majorelle de Nancy, encore intacte. Et pour des tas d’immeubles parisiens, dont la Samaritaine n’est pas le moindre !
Les architectes font coup double, en faisant suivre deux projets : Leuba avec sa conciergerie et ses écuries terminées en 1907, après Océana sur l'avenue de l'Impératrice. Leuba est d’ailleurs présentée au Salon d’automne dès 1904. Océana est malheureusement détruite en 1975, dans cette logique de tant de villes balnéaires consistant à démolir les vieilles maisons (difficiles à entretenir) pour y créer des lotissements.
la conciergerie, et chemin d'accès à la Villa et son parc |
Comme toujours, Henri Sauvage emmène avec lui ses amis-artisans, ce qui explique la présence du ferronnier Edgar Brandt, du peintre Frank Brangwyn pour la frise (aujourd’hui disparue), et du céramiste Alexandre Bigot pour les carreaux en grès à motif d’orchidée et la cheminée à hotte. Sauvage conçoit aussi des vitraux inspirés des réalisations de l’américain Tiffany, ainsi que le mobilier, proche des réalisations de Gustave Serrurier-Bovy. Ce dernier a été malheureusement dispersé.
Le plan et surtout le hall manifestent des similitudes avec la villa Océana. Le hall de la villa Leuba dessert toutes les pièces et la galerie qui le circonscrit à l’étage passe derrière un mur percé de fenêtres intérieures à balcons, créant un puissant effet scénographique.
La villa est baptisée « Villa Natacha » à partir de 1924. Elle est acquise en 1978 par la ville de Biarritz, et abrite aujourd’hui différents services et les Archives d’architecture de la Côte Basque.
C’est mon thème favori pour les journées du Patrimoine :
Je vais sur la côte basque !