lundi 30 avril 2012

Buisson ardent

Voilà un nom qui fait rêver : si vous vous rendez au Monastère de sainte-Catherine au Mont Sinaï, (pour entendre parler de l’Exode 3,2), on vous montre une ronce commune, qui ruisselle en effet comme une fontaine, mais n’a rien de spécialement ardent me semble-t-il à part qu’elle a des épines qui peuvent vous faire saigner ardemment.















Deux autres plantes portent ce nom : le Pyracantha,  un genre botanique de buissons persistants et épineux de la famille des Rosaceae. Le mot Pyracantha vient du grec Pyros, le feu et Acantha, l'épine. Nos haies sont constituées de ce buisson, et font à l’automne des boules rouges très spectaculaires.

La fraxinelle est une plante d'environ 60 cm de haut qui apprécie les forêts tempérées. La couleur des fleurs peut aller du violet pâle au blanc. Elle est couramment utilisée dans les massifs en raison de son esthétisme et de son parfum. Ses feuilles ressemblent à celles du frêne (genre Fraxinus).

Durant l'été la plante se couvre d'une substance inflammable, gluante et très parfumée. Si une flamme est approchée de la plante, ou lors de grande chaleur, celle-ci prend feu instantanément tout en produisant une vive lumière, d'où le surnom de buisson ardent.


Je vous propose une quatrième interprétation : c’est notre azalée. Voilà à quoi il ressemble en ce moment, trempé par les pluies d’avril qui ne cessent pas, (ce qui explique l'impossibilité de tondre et pourtant ce serait nécessaire) ! C’est une boule de rose intense, un buisson qui brûle de tous ses feux ! .






samedi 28 avril 2012

Casa navas : le retour


C’était il y a un an, en mai 2011, nous avons fait en sorte de revenir un peu avant, pour avoir moins de chaleur, et moins de touristes, encore que nous tombions en ce moment dans le pont du premier mai, qui est également valable pour les espagnols : l’hôtel est plein, on a du faire la queue pour entrer au restaurant ! Il est temps qu’on reparte (demain) !

Si vous voulez revoir les images de l'an passé, c'est ici :



faute d'argent, (sans doute),le clocheton et le fronton au-dessus de la grande fenêtre centrale n'ont pas été reconstruits

J’ai donc repris un billet (de major) à l’office de tourisme, et à onze heures pile Conxa, toujours là, nous a ouvert la porte. Même discours en espagnol et anglais (les français n’existent pas ici). Même chaussons pour protéger les mosaïques et les parquets. Même interdiction de prendre des photos : nous ne sommes pas dans un lieu public, mais privé ; c’est un privilège rare d’entrer ici (c’est vrai) pas comme dans le magasin toujours ouvert au rez de chaussée.




















J’y suis retourné faire un tour, car là on peut visiter et  photographier puisque c’est ouvert au public. Ce qui me fascine, c’est que l’architecte qui avait eu mandat pour cette construction totale devait à la fois livrer un magasin. Et une maison de réception et d’habitation destinée à en mettre plein la vue aux clients. Pour le magasin, il a utilisé les mêmes principes de décoration : des ferronneries superbes ; des moulures, des éclairages zénitaux ; et des vitraux toujours les fameuses roses-roses. Le sol est aussi en mosaïque. Quant à l’électricité à fils apparents, elle est d’époque comme le bureau de Joaquim et ses postes téléphoniques toujours là. Grand moment d’émotion quand on pense au savoir faire des artisans espagnols au début du XXème siècle.



















                          le coffre-fort, et l'installation électrique, tout est d'époque !


A l’intérieur, la visite dure toujours une heure. C’est toujours aussi inimaginable. Pour moi, c'est plus dément encore que la Sainte-Chapelle rêvée par Saint-Louis. De sculptures ; de colonnes ornées ; des vitraux partout du sol aux plafonds. Des espaces de musique entourés de vitraux avec un pianola ; de détente ; de réception. Tout est d’origine, boiseries marquetées ; meubles intégrés, sièges et leurs tissus ; lustres ; poignées de portes ; médaillons dans les parquets ; crucifix ; sculptures...



J'ai le droit de vous montrer ce grand lustre car il était fait pour être admiré de l'extérieur ! Comme j’aurais aimé vous montrer des choses comme cela par exemple :


         ce canevas aux hortensias, est célèbre dans le monde de la broderie, va savoir pourquoi ?

























n'ayant pu les photographier, je ne vois pas comment je pourrais vous montrer ces merveilles…







… peut-être un jour, qui sait ?


Post scriptum : de retour, je cherche des photos (autorisées) sur internet : il en existe, mais on dirait qu'elles sont volontairement moches, pas grand chose à en tirer. Par contre, je tombe sur notre guide : Conxa Packard, j'avais mal orthographié son prénom) ! je vous engage à l'écouter (c'est tout elle) sur : http://www.tinet.cat/portal/sheet-show.do?id=53020&ch=7. Elle est très forte, elle parle 6 minutes et demie et réussit à nous éviter (la théorie de l'évitement) la visite de l'intérieur !


celles-là ont été trouvées (encore) sur flick !
il y a un art du photographe pour prendre les vitraux :
il faut qu'ils soient éclairés par derrière ! !

Blanc-blau

Blanc-blau c'est du catalan,
en français : blanc-bleu,
en espagnol : blanco-azur...!

Les couleurs caractéristiques du sud, on les retrouve partout en Méditerranée. Ici les pots ont la forme de parallélépipèdes, et les carreaux alternent dans une harmonie apaisante. Que ce soit à Salou, ou Tarragone, les agaves se plaisent dans ces couleurs vives.






escola i conservatori  de musica de Tarragona


Trois ou quatre agaves plantés de travers, dans les carreaux blanc-bleu,

on est déjà ailleurs.


vendredi 27 avril 2012

Villa del Munts…


La villa romana…les pieds dans l’eau…

Je l’ai trouvée, il suffisait de réfléchir : nous sommes de retour à Altafulla, il faut sortir du village, et comme la voie ferrée forme une barrière devant la mer, il suffit de la traverser. Ensuite, il faut chercher el Munts, une colline de rochers qui va former une crique au bord de la mer. Et comme d’habitude, une fois sur place on tombe pile sur le panneau de l’entrée. Il n’y a personne, miracle c’est ouvert. Second miracle, à Tarragone dont nous dépendons, les majors bénéficient de l’entrée gratuite !















Nous sommes au deuxième siècle, sous le commandement suprême de l’empereur Antonin le Pieux. Un de ses fidèles est Caius Valerius Avitus, qui est marié à Faustina. Ils exercent leurs fonctions à Augustobriga (Muro de Agreda, Soria), et Antonin recherche un second des duumviri de Tarraco, la charge la plus élevée de l’administration locale qui est exercée en binôme. Il nomme Caius co-régent. Au cas où, il a ainsi deux collaborateurs sous la main on ne sait jamais.


Caius préfère habiter la campagne, tant que faire en bord de mer. Il a lu Caton, qui dans le livre I chapitre 1 paragraphe 3 affirme : « Lorsque tu iras acheter une propriété, visite plusieurs fois l’endroit, et regarde bien les alentours. Assure-toi que le climat est bon, que les orages ne sont pas trop fréquents ; le terrain doit être bon et ferme naturellement, au pied d’une colline et orienté au midi, dans un lieu salutaire où il est facile de trouver des ouvriers. Il doit y avoir de l’eau en abondance, et il doit se trouver proche d’une ville prospère, ou bien près de la mer ou d’une rivière navigable ou d’une bonne route passante ».

Cicéron ajoute dans A Quinto, 3, 1-3 que « tu posséderas une villa attrayante si tu y ajoutes une piscine, quelques jets d’eau et une haie bien verte tout autour de la palestre ». Nous nous sommes empressés de suivre ce conseil, et Caius en a fait de même vous pensez bien.



Caius consulte la carte, et trouve à El Munts les conditions réunies. Le climat est mieux que bon il est chaud. Le terrain est propice à la culture des légumes et des arbres fruitiers dont l’olivier courant en Italie. Nous sommes au pied d’une colline orientée au midi. Les ouvriers abondent, ce sont des espagnols avec un taux de chômage record, ils accepteront de travailler en échange de croutons de pain et d’oignons. La ville n’est qu’à douze kilomètres, une demi-heure de char, c’est Terraco. La route c’est la via Augusta, et la mer est à deux pas, facile d’accès puisque les bateaux peuvent échouer sur le sable. La seule condition que je ne comprends pas, c’est l’eau abondante. Il y a bien sur place des thermes. Des latrines. Mais je ne trouve pas trace de source, sauf de réservoirs et citernes, notamment celle qui est couverte d’une ogive, nommée ici « la tartana » car elle ressemble à une charrette paysanne. Le chic pourtant va être de faire chauffer au bois l’eau des thermes. Avant d’aller soit dans le frigidarium sur place constitué d’une piscine semi-circulaire d’eau douce. L’autre chic plus populaire aujourd'hui étant de se rendre à la mer toute proche, pour se plonger dedans comme un frigidarium naturel.


Beaucoup ici ont d’ailleurs adopté ce qui était déjà une habitude romaine, et passent l’été dans la mer sans se rendre compte qu’ils sont dans un frigidarium. La différence étant qu’ils ne sont pas passés auparavant dans le sauna (laconicum-sudatorium qui suit le caldarium) ce que n’auraient jamais fait de vrais romains.



Comme d’habitude, les peintures car il y en avait beaucoup, et les mosaïques ont été déposées pour être exposées au musée de Tarragone. Sur place, on ne voit donc que des fondations, des restes nombreux de canalisations, et les quelques mosaïques toutes simples décorant le cryptoportique, corridor semi-souterrain communiquant avec les salles nobles : salle à manger et salles de réception, et conduisant à l’étage d’où on contemplait la mer.


Pendant une bonne heure, seul, je me serai pris pour Caius. Il y avait du vent et Faustina est restée bouquiner dans la voiture. Je lui montrerai les photos sur mon blog.


De retour, je jure de passer par le sauna de la Villa romana.

Le temps est couvert, pas besoin de frigidarium !
Caius et Faustina au frigidarium, muséu arquéologic de Tarragona




Ceramicas Charrus


Nous sommes de retour sur la Nacional 340, Bar Valen, vers l’Est donc Tarragone, commune de Cambrils, et il faut savoir que c’est à droite. Comme les voitures sont à touche-touche sur cette route, quand on déboite il faut se garer immédiatement et la première fois, il a fallu faire demi-tour plus loin faute d’avoir attrapé la bretelle. Et là c’est un univers de pots, de terres cuites, de céramiques, et de modèles de porches, fontaines et même chapelles au cas où l’on voudrait s’en faire construire une. On a trouvé deux pots plus patinés que s’ils avaient été romains, et on aurait bien pris la fontaine mais nous n’avons pas trouvé où la mettre au retour (et où la mettre dans la voiture encore-que…)



















 



















Voici quelques exemples pour rêver de se faire une déco à la Gaudi, et/ou de se créer une fontaine chez soi. Une fontaine est bien agréable par les grandes chaleurs, ce n’est pas tant la fraicheur de l’eau que le bruit du ruissellement.

Le puits, la cruche au puits, l’eau qui sourd de la fontaine…

...ou du mur ...?



éternelle omni-présence de l’eau.

c'est celle-ci qui irait bien sur la terrasse !