Le temps a changé, décidément, la terre tourne : le matin, il fait nuit, il faut dire que nous nous levons tôt. Il serait bon de changer d’heure. Les orages arrivent, et il pleut par averses intermittentes. Température 18°, quel décalage avec hier. C’est jour du marché, pas certain que les producteurs soient présents : ici quand il pleut, on reste à l’abri ! Mais je suis rassuré : ils sont tous là.
J’ai pris mes habitudes et (comme tout grand cuisinier), j’ai mes fournisseurs attitrés : le pain par exemple. J’avoue avoir passé des années à cuire mon pain, avec la farine d’un magasin low cost célèbre (pas de ma faute, j’aime l’Allemagne), dans une machine de la même provenance. Pas terrible il faut bien le dire. Rien de comparable avec les miches d’Albias. Je vous en ai déjà parlé, c’est dans le Tarn et Garonne. Mais j’ai trouvé encore mieux : les pains rayés de Mazères. Un vrai, un grand boulanger : il se fournit en farine de petits moulins de l’Ariège. Et surtout, il pétrit longtemps, longtemps. Incroyable la différence d’aspect, de goûts, que peut donner une pratique différente du pétrissage et de la cuisson. Ici les pains ont la croûte croquante. La mie ferme. Un goût profond. Ils grillent merveilleusement. Je lui raconte que je suis marin, et que je dois conserver mon pain plusieurs semaines.
Il me recommande un pain très cuit, qui se conserve très bien au congélateur. Mais les plus rigolos sont ses pains rayés, de forme carrée, gonflés au centre. Ils ont une gueule magnifique. J’en prends deux, plus un grand pain de forme classique, qui fait de belles tranches à la coupe. Un peu de beurre de baratte Legall ; un peu de serano dessus, une merveille. Sauf si à la place de beurre on étale une tomate fraiche, sous le jambon. Alors on n’a pas besoin de se rendre en Espagne : on y est !
Après le pain, les derniers melons de Lectoure. Dix Euros la barquette, il y en a dix-huit, on va pouvoir les faire au porto de Bossost ! On peut toujours rajouter une chiffonnade de jambon espagnol.
Un peu plus loin, Fred Mahé présente un lot de tomates fabuleuses, de toutes formes, de toutes les couleurs. Il n’a pas que des tomates : des concombres ; courgettes ; oignons et ail nouveau.
Quelques cailles plus loin, nous sommes harassés sous le poids des achats. On en a pour la semaine. On attend maintenant septembre de pied ferme : on a de quoi se restaurer. Il faut continuer le sport si on veut rester svelte.
un beau jour
le jour du marché !
le jour du marché !